La crise mondiale générée par l’apparition d’un COVID-19 a entraîné des changements drastiques dans le secteur des ventes automobiles. Parmi les difficultés rencontrées par les concessionnaires automobiles, ceux liés à l’approvisionnement en véhicules impliquent de nombreux défis. Il devient aussi important de se pencher sur les répercussions que cela entraîne en matière de marges de profit, mais aussi de coûts. Ainsi, les différents acteurs du marché du neuf et du marché de l’occasion au Canada recherchent diverses manières de s’adapter à la situation, avec pour objectif une augmentation de leurs inventaires dans les prochains mois. Cela pourrait devenir possible dès 2023.

Le point sur la situation

La pénurie de voitures neuves est effective depuis 2020, principalement causée par le manque de semi-conducteurs, et ainsi une nette diminution des productions dans les usines. Toutefois, cela touche aussi depuis quelques mois les voitures usagées ayant connu un regain d’intérêt grandissant des acheteurs. Effectivement, les stocks chez les commerçants et chez les concessionnaires automobiles ont fortement diminué, et ce, de façon brutale. Le phénomène s’est poursuivi depuis le début de l’année, et s’est même accentué.

C’est un fait, l’offre ne satisfait plus la demande, qui n’a jamais été aussi importante. Les productions de puces électroniques se sont vu leurs volumes réduits. Il en est de même pour certaines pièces indispensables pour la fabrication des véhicules. Résultat : outre l’augmentation des prix d’acquisition, les délais de livraison s’étendent à plusieurs mois.

Le secteur de la fabrication d’automobiles au Canada a fait l’objet d’une enquête détaillée de la DAC (DesRosiers Automotive Consultants). Le rapport a indiqué différentes transformations dans la façon de gérer les sites de production chez les concessionnaires. C’est aussi valable en ce qui concerne l’administration des inventaires. Les constructeurs se concentrent désormais sur leurs productions de véhicules électriques. Ils ont également diminué leurs nombres d’expéditions. On a d’ailleurs constaté une baisse d’environ 16 % des performances du secteur chargé de l’assemblage l’année dernière, par rapport aux chiffres de 2020. Force est de constater que l’on est en présence d’une période de transformations structurelles fondamentales.

Les prévisions pour 2023

Les concessionnaires automobiles canadiens sont encore dans l’incertitude en ce qui concerne l’avenir de leurs inventaires. La pénurie pourrait perdurer, malgré les efforts effectués pour remettre en marche la chaîne d’approvisionnement en véhicules neufs et d’occasion. Cette dernière pourrait s’en sortir, mais pas entièrement avant le second semestre de 2023. Bien entendu, plusieurs signes indiquent depuis juillet une stabilisation de la situation, surtout par rapport à l’inflation des prix.

Une contrainte demeure ; la différence des prix avec les autres pays, notamment avec les États-Unis. Les résidents se tournent de plus en plus vers l’extérieur pour s’approvisionner en voiture. Cela s’explique par les offres relativement basses des concessionnaires américaines et la prime élevée sur les voitures. À cela s’ajoutent les stratégies nouvelles adoptées sur les voitures à fabriquer. Les constructeurs se concentrent sur les modèles les plus rentables et font jouer la concurrence. Les concessionnaires canadiens ont ainsi du mal à s’y retrouver.

Les défis du secteur de la vente auto canadienne

Les concessionnaires canadiens ont plusieurs défis à relever en ces temps de crise. Il leur faut composer avec des salles et des terrains d’exposition presque vide à cause de la rareté de l’offre. Ces acteurs de la vente automobile doivent également jongler avec des délais de livraison incertains et longs, tout en gérant les relations avec les acheteurs impatients. Ces derniers varient entre 6 semaines et 6 mois. À cela s’ajoute la recherche de nouveaux moyens plus efficaces de renflouer leurs stocks de véhicules, sans lésiner sur la qualité.

Toutefois, pour atteindre tous ces objectifs, une communication cohérente est nécessaire au sein de ses structures. Cela doit aussi être le cas avec la clientèle. Il faut aussi tenir en compte les différents changements économiques qui ont pris place. À cela s’ajoutent les restrictions liées au COVID et la résolution des problèmes liés au manque de semi-conducteurs.

Des transformations en marche

Plusieurs stratégies sont aujourd’hui mises en œuvre pour régler au plus vite les soucis rattachés à l’approvisionnement en voiture chez les concessionnaires partout au Canada. Ces derniers peuvent notamment compter sur l’augmentation des taux d’intérêt sur les crédits automobiles. L’idée est de faciliter l’accès à des modèles déjà en stocks en vue d’influer positivement sur la chaîne d’approvisionnement.

Une autre stratégie consiste à améliorer la gestion du roulement d’inventaire. Le temps qu’un véhicule passe chez un concessionnaire est aujourd’hui de 45 jours, contre près de 70 jours il y a quelques mois. Toutefois, l’offre étant encore largement inférieure à la demande, des ventes sur commande permettent de réguler les flux. Puis, les acteurs du marché tendent à maintenir de fortes marges de profit par rapport à la normale. Cela leur permet de garder leurs activités rentables.

Force est également de constater que les Canadiens peuvent maintenant magasiner de manières différentes leurs véhicules. Suite aux périodes de confinements, ils effectuent principalement leurs achats en ligne. C’est aussi valable lorsqu’il est question de se procurer la voiture de leur rêve, qu’elle soit neuve ou d’occasion. Les concessionnaires intègrent ainsi dans leur stratégie d’autres offres. Cela va du financement d’une voiture en ligne aux options sans contact, telles que l’évaluation virtuelle. Cette dernière permet de s’informer sur les caractéristiques de la machine sans l’essayer en direct.

Les concessionnaires automobiles canadiens innovent leurs processus de vente. Les clients trouvent plus facilement les marques et les modèles de véhicules dont ils ont besoin rapidement. Ils peuvent même choisir les options. Si leur budget est modeste, le marché de l’occasion propose de nombreux modèles pouvant faire leur bonheur. Toutefois, cela profite aussi aux concessionnaires. Ils ont une clientèle plus ciblée et les prises de commandes facilitent la gestion de leurs inventaires. Pour ce qui est de l’approvisionnement, nombre d’entre eux décident de s’associer avec différents fournisseurs.