La pénurie de puces microship a un impact vraiment négatif dur l’industrie automobile. Celle-ci dure depuis le quatrième trimestre 2020, et les constructeurs sont en train de trouver des alternatives pour minimiser les pertes que cela engendre. En effet, l’industrie automobile peut produire plus d’un million de véhicules, ce qui est un chiffre énorme. Dans cet article, tout en expliquant les différentes causes de cette pénurie, nous vous donnerons quelques chiffres.
Quelles sont les causes de la pénurie de microship?
L’industrie automobile a du mal à fonctionner normalement dans un premier temps à cause de la pandémie du Covid-19, ayant obligé les constructeurs à annuler les commandes afin de ne pas se retrouver avec des stocks importants. Dans un second temps, après la reprise des commandes en 2021, elle se retrouve face au manque croissant de puces électroniques. Cette situation découle du boom des smartphones 5G ou les PC portables ainsi que du lancement en novembre 2021 par Sony et Microsoft de nouvelles consoles de jeux. Ces gadgets nécessitent, en effet, une quantité importante de puces.
Parallèlement, l’industrie automobile a bénéficié de plans gouvernementaux de relance, de la production de véhicules électriques. Celles-ci consomment beaucoup plus de puces par rapport aux voitures traditionnelles. Bien qu’elle bénéficie de différentes aides de l’État pour qu’elle ne soit plus dans le rouge, elle ne dispose pas de stratégies efficaces pour faire face à la crise de microship, d’autant plus que celle-ci n’a pas pu être anticipée.
Quels composants sont concernés ?
Les composants les plus touchés par la pénurie de microship sont les microcontrôleurs. Ils se présentent sous forme d’ordinateurs sur puce qui servent à contrôler le moteur, le freinage, l’ABS, l’éclairage ou les sièges. Cette pénurie est assez typique concernant les semi-conducteurs, car les puces sont le maillon faible de la chaîne électronique. À noter qu’un gros SUV fonctionne à l’aide d’une quarantaine de composants électroniques issus de fournisseurs différents. Mais la pénurie concerne également les régulateurs de tension, les circuits de gestion de l’alimentation, les capteurs d’image et bien d’autres encore.
Or, le marché des microcontrôleurs pour l’automobile est très concentré. En effet, seuls six fournisseurs détiennent ce marché à 98 %, dont Renesas Electronics, NXP, Infineon Technologies, Texas Instruments, Microchip Technology et STMicroelectronics.
Quels industriels sont touchés ?
Les constructeurs automobiles ne constituent pas les clients directs des fournisseurs de puces. Ces composants sont consommés par le biais des équipementiers automobiles comme Valeo, Bosch, Faurecia, Continental, Delphi, Denso ou ZF. Les collaborations directes telles que STMicroelectronics avec Hyundai, l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Tesla ou BYD ne sont pas en reste. Mais l’une des causes abordées de cette pénurie est que les constructeurs automobiles et les fournisseurs de microship ne se connaissent pas.
Mais certains constructeurs ont quand même pris des précautions à l’instar de Toyota, l’inventeur du juste-à-temps. Ce constructeur a eu la prudence de ne pas annuler toutes ses commandes. Hyundai en a fait de même. Ces constructeurs se sont risqués à inclure des stocks de composants sur les bras. C’est donc assez normal qu’ils se tailladent une plus grande part de marché, grâce à un stock de composants de quatre mois. Cependant, certains experts expliquent que « Certains constructeurs asiatiques, comme Toyota, disposent d’une chaîne logistique différente, reposant sur des stocks chez les distributeurs ». Cette affirmation montre qu’ils ne seront pas non plus épargnés par la crise de microship.
Quelques chiffres à connaître sur la pénurie de microship
L’an dernier, 9,7 millions de véhicules ont été vendus dans l’Union européenne . Les experts annoncent que ce chiffre est le plus bas jamais enregistré depuis le début de la série statistique en 1990, et encore inférieur par rapport à 2013 et 1993. Ces années sont considérées comme les plus noires du secteur automobile.
Avec un sixième mois de baisse consécutif en décembre, on constate une baisse de ventes de 2,4 % en Europe par rapport à l’année 2020. Ces chiffres sont relatifs à la pandémie du Covid.
Selon l’association des constructeurs européens (ACEA), cette chute découle de la pénurie de semi-conducteurs. « La production de ces derniers a quasiment été freinée surtout au second semestre », a expliqué dans un communiqué l’Association .
L’Allemagne, qui est l’un des leaders du marché, a subi également une forte baisse de sa production avec un plongeon de 10,1 % sur une année et seulement 2,6 millions de véhicules vendus.
Ces chiffres assez bas dus à la crise du Covid (fermetures d’usine, restrictions sanitaires, etc.) se sont également amplifiés avec la pénurie de microship qui sont utilisés pour l’assemblage des voitures
Parmi les 1 million de véhicules non produits à cause de la pénurie de puces, AlixPartners enregistre 210 milliards de dollars le manque à gagner des constructeurs automobiles. Mais le plus affecté est Ford, avec environ 1,25 million de véhicules non produits. De même, LMC Automotive est victime de 1,15 million le manque à produire du groupe Volkswagen, 1,1 million pour General Motors et Toyota, 1 million pour Stellantis.
Une issue pour 2023
L’Union européenne a développé un plan d’investissement de 43 milliards d’euros. Cette somme permet de multiplier par quatre la production de semi-conducteurs d’ici 2030. Les dirigeants européens et constructeurs comptent devancer les États-Unis qui ont également consacré 52 milliards de dollars (environ 45 Mds €) de leur budget à la relance. Mais les résultats de ces investissements ne seront notables qu’après plusieurs années.
Pendant ce temps, les experts estiment que le marché mondial des semi-conducteurs peut atteindre 1 000 milliards d’ici 2030. Dans le cas où Intel compterait investir 100 milliards sur dix ans en Europe, TSMC, quant à lui, envisage d’investir 36 milliards d’euros dans ses propres installations en 2022.
Les constructeurs automobiles sont plus optimistes que les spécialistes du semi-conducteurs face aux solutions de sortie de crise prévues. Les américains General Motors et Ford estiment que la crise de microship sera réduite à partir du deuxième semestre 2022, tandis que Hyundai évoque le troisième trimestre. Du côté des fabricants tels que NXP ou Infineon, l’augmentation de production ne contribue pas à supprimer la pénurie. Selon d’autres constructeurs comme Tesla ou Volkswagen, il faudra attendre jusqu’en 2023 pour retrouver une capacité de production optimale.
Pour mieux anticiper un défaut d’approvisionnement en puces électroniques, certains constructeurs comme Renault ont effectué un partenariat avec Qualcomm. D’autres, par contre, veulent concevoir eux-mêmes les futurs logiciels. C’est notamment le cas de Stellantis.