Depuis l’apparition de la pandémie du coronavirus, le secteur de l’automobile est toujours en crise et de grands bouleversements sont survenus. En 2021, les ventes liées aux voitures d’occasion ont notamment connu une hausse de 5 % sur le territoire canadien. Cela s’explique notamment par les pénuries en matière de semi-conducteurs, poussant les acheteurs à délaisser le marché des voitures neuves. Cette tendance s’est poursuivie durant cette année 2022, avec une explosion des prix des véhicules usagers à hauteur de 25 % selon certaines études statistiques. La question qui se pose est : comment se porte ce marché de l’occasion en pleine effervescence ? Les réponses dans cet article.

Les variations constatées au cours de l’année

La crise économique et sanitaire qui sévit depuis 2 ans a eu de fortes répercussions sur le marché des véhicules neufs. Plusieurs retards de production furent constatés, ce qui a affecté la livraison des voitures. Toutefois, le marché de l’occasion est aussi concerné puisque les ventes ont drastiquement augmenté. Cela s’est accompagné d’une diminution progressive du nombre de véhicules disponibles dans les inventaires des commerçants.

Les délais importants liés à la livraison des voitures neuves ont notamment incité les acquéreurs à réfléchir longuement avant de procéder à la mise en vente de leurs véhicules usagés. Conséquence, ces derniers se font rares, ce qui a un impact non négligeable sur la capacité des revendeurs à garnir leurs stocks. Ils ont d’ailleurs des difficultés à atteindre leurs objectifs de rentabilité. Ce faisant, plusieurs ventes à l’encan sont organisées depuis plusieurs mois pour renflouer les caisses. Toutefois, quelques signes évocateurs indiquent que les prix de l’occasion ont atteint un seuil critique. On est en droit de s’attendre à leur baisse graduelle dans les prochains mois.

Les perspectives de ventes de voitures d’occasion en chiffres

Une enquête a été effectuée auprès des concessionnaires canadiens de voitures d’occasion afin d’en savoir plus sur l’état de l’industrie. Les initiateurs, DesRosiers Automotive Consultants, ont ainsi interrogé environ 450 membres de la UCDA (Used Car Dealers Association) en Ontario. Le sondage a permis d’établir que 250 voitures usagées furent vendues en moyenne en 2021 par concessionnaire indépendant et franchisé. Ce chiffre était estimé à 238 l’année précédente, et 273 au cours de 2019.

Le rapport d’enquête a révélé que les concessionnaires franchisés ont connu une croissance plus importante que les concessionnaires indépendants en 2021. La raison fut principalement le manque de voitures d’échanges en dehors de la location. Résultat : les approvisionnements en véhicules d’occasion furent complexes. D’après les avis, les franchisés prévoient cette année de légères baisses en termes de vente, tandis que les indépendants de nouveaux profits.

Une hausse de prix des voitures d’occasion depuis le début de l’année

Côté prix, les divers segments de voitures d’occasion ont connu une augmentation conséquente au cours de 2022. Plus de 20 % d’inflation pour les camions, contre 11 % à 32 % pour les autres gammes. Le coût moyen d’un véhicule usagé a atteint près de 37 900 $ dans tout le pays. La moyenne au Québec a été estimée à environ 35 200 $, mais avec une hausse globale plus importante (39,2 % contre 32 %).

Toutefois, une diminution des prix à hauteur de 0,4 % a été remarquée entre les mois de juin et de juillet. Ce phénomène est accompagné d’une augmentation progressive et maintenue des inventaires chez les commerçants. Les stocks de camions ont été revus à la hausse, à hauteur de plus de 123 %, tandis que ceux des VUS de près de 35 % par rapport au trimestre précédent. Cela augure une stabilisation générale dans les mois à venir, qui intervient après 18 mensualités de hausse constante.

Force est de constater que l’inflation pourrait encore persister. Pour l’heure, aucun signe n’indique que les prix de l’occasion tendront à redescendre vers des chiffres similaires d’avant crise. Selon les acteurs du marché, il est rare de retrouver des prix normaux après une forte hausse, ce qui est valable dans tous les secteurs d’activité. De plus, ce n’est pas évident si l’on considère les autres facteurs d’inflations. Il est possible de distinguer, entre autres, la montée des prix du pétrole et le manque de main-d’œuvre.

Plus spécifiquement, les voitures d’occasion ont vu leurs prix exploser à cause de la forte demande. Néanmoins, leur valeur intrinsèque n’a subi aucune augmentation. Les prix ne retomberont pas à des montants d’avant COVID, tout comme dans le marché des véhicules neufs. Les concessionnaires se voient leurs frais augmenter en fonction de l’offre et de la demande. Cela inclut les frais d’employés, les frais de remise en ordre des voitures et les frais d’opération divers.

Une exception au Québec

Durant chaque analyse de marché effectué sur le secteur automobile canadien, il est possible de constater une certaine différence notable entre les prix moyens dans le pays et ceux du Québec. C’est aussi bien valable pour les véhicules neufs que les véhicules d’occasion. En effet, le territoire québécois affiche des prix inférieurs à la moyenne nationale ainsi qu’à celui des autres provinces, sans considérer les provinces atlantiques.

Cette disparité de prix s’explique principalement par la typologie de véhicule disponible dans la région et celui que les consommateurs achètent. Au Québec, on évite d’investir dans de gros camions, des pickups et des voitures de luxe, ce qui est notamment fréquent à l’Alberta ou à la Colombie-Britannique. On préfère surtout les petits véhicules et les utilitaires. Les goûts des résidents ne changent pas. S’ils veulent monter en gamme, les Québécois se procurent une Honda Civic, une Porsche 911 ou une BMW Série 3 en priorité.